Nous avons le plaisir d’annoncer que Anna Salzberg est la nouvelle artiste que nous accueillons dans le cadre de la résidence internationale Périphérie !
Afin de favoriser l’établissement de liens durables entre les réalisatrices et les réalisateurs québécois·es et français·es, et pour contribuer au développement de l’expertise et des démarches artistiques de ces créateur·trice·s, le Conseil des arts et des lettres du Québec a conclu une entente avec le Centre de création cinématographique Périphérie, visant à pérenniser un programme d’échanges d’artistes et d’ateliers-résidences existant depuis 2014, entre les centres Périphérie et PRIM.
La résidence Périphérie permet à un·e réalisateur·trice québécois·e et son ou sa monteur·euse de partir durant deux mois au centre français Périphérie, pour travailler sur le montage d’un projet de long métrage documentaire. Un·e artiste français·e est également invité·e à Montréal chez PRIM pour une résidence de postproduction de 2 mois.
Le centre Périphérie soutient la création et la diffusion du cinéma documentaire depuis 1983. Aujourd’hui, il accompagne des projets documentaires depuis la mise en production jusqu’à la diffusion. Il accueille chaque année une dizaine de films en résidence de montage et organise des séances et des rencontres autour d’œuvres patrimoniales ou contemporaines, notamment lors des Rencontres du cinéma documentaire.
Anna Salzberg est une cinéaste multi-casquettes qui travaille diverses formes du documentaire.
Anna a fait des études de sciences sociales et sciences politiques. Elle est réalisatrice, chef-opératrice, preneuse de son, monteuse sonore. Elle est membre des laboratoires artisanaux l’Etna et l’Abominable, où elle travaille les supports argentiques du super-8 et du 16 mm. Elle a aussi réalisé des documentaires sonores pour ARTE Radio. Son dernier film, « On ira à Neuilly inch’allah », co-réalisé avec Mehdi Ahoudig, a obtenu la mention spéciale Prix de la diversité – Acsé au Festival Traces de vie (Clermont-Ferrand), la mention Graine de Doc, au Festival Doc en courts (Lyon) et a été diffusé dans de nombreux festivals internationaux.
« Je suis cinéaste, je fais des films-essais, parfois courts et plastiques, parfois longs et documentaires, j’aime bien mélanger les genres et travailler le support de la pellicule. Je travaille aussi beaucoup le son, j’ai fait de la création sonore et de la radio.»
Pour son documentaire en résidence, Anna s’est intéressée à la mémoire d’un cinéma militant féministe, dont elle garde une trace grâce à l’expérience de sa mère, car les archives n’ont été ni conservées ni valorisées. Ainsi, le mode de fabrication de son film rejoint celui de ces militantes féministes qu’elle rencontre. Il témoigne de la transmission d’une mémoire des luttes féministes par la pratique cinématographique, et veut tordre le cou au déni et au mépris dont les luttes féministes sont encore l’objet.
« Dans la cuisine de son appartement parisien, ma mère ne veut rien me dire. Je la filme, et ni la tension ni la violence entre nous ne me font reculer : « et ton engagement féministe, et ma naissance, et ta vie de femme ? » Et moi aujourd’hui, enfant de ce silence et de cette colère, je ranime des archives, je crée un chœur de femmes, et je filme mes rêves. Je veux percer le mystère de ma mère, je découvre le mouvement des femmes des années 1970, un cinéma militant féministe, et la femme cinéaste que je suis change.»
Désormais chez PRIM, Anna va bénéficier de l’expertise de nos équipes pour faire son mixage sonore et sa colorisation et ainsi finaliser son film !